Porté en pagne, en robe, en turban, en jupe… Le wax est adopté par l’Afrique entière. Ce tissu ciré des deux faces fait de l’ombre à tous les autres pagnes traditionnels. Aujourd’hui, détourné par les Occidentaux, le tissu wax représente la tendance africaine chic avec la combinaison imprimée ou encore le pantalon wax. Pourtant, ce tissu aux imprimés n’a rien d’africain. Comment le continent et ses habitants se sont approprié de cette étoffe, importée d’un autre pays, et comment le wax est devenu l’image même du vêtement traditionnel africain ? Le point.

L’histoire du wax

La vraie origine du wax est indonésienne. Au XIXe siècle, la Hollande étend son empire colonial jusqu’en Asie. Comme elle a du mal à s’installer en Indonésie, des mercenaires africains, notamment des guerriers Ashantis (communauté de l’actuel Ghana), ont été envoyés sur place pour combattre à Bornéo et à Sumatra. Ces tirailleurs vont retourner en Afrique en ramenant le fameux tissu javanais : le batik. C’est le succès immédiat !

Les Britanniques et les Hollandais profitaient de cet engouement africain pour créer des usines de confection de ce tissu ciré. C’est d’ailleurs cette technique d’impression sous cire qui lui a donné son nom signifiant en anglais « wax ». De la même occasion, le wax vêtement africain s’empare des couleurs et des motifs les plus divers à travers lesquels les femmes africaines vont faire passer un message.

Comment le wax est devenu un pagne africain ?

Le wax n’est pas le seul tissu africain originaire d’un autre pays. Le fameux bazin du Mali est d’origine européenne. Les deux pagnes sont portés en tenue traditionnelle. Les raisons pour lesquelles les Africains adoptent des tenues vestimentaires en wax se résument alors en trois points :

  • Les imprimés sont à la fois graphiques et très festifs ;
  • Sous l’effet de la cire, les couleurs sont brillantes et chatoyantes ;
  • Fait à partir de fils de coton, le tissu wax offre un effet doux et léger.

Étant donné le climat chaud en Afrique, il est plus convenable de porter un vêtement en wax, plus léger. En effet, les tissus tissés à la main par les autochtones ne sont pas très confortables. À l’exemple du bogolan qui est assez lourd.

Mis à part ce côté pratique, le vêtement traditionnel en wax a une valeur culturelle inestimable. Il accompagne les plus jeunes depuis leur enfance. Pour les femmes africaines, elles voient dans ce pagne coloré l’élégance, le luxe et la féminité. Dans certains pays comme le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana ou encore Togo, le wax a une place à part lors des mariages traditionnels : c’est également une dote donnée à famille de la mariée.

Depuis des années, on trouve de nombreuses usines africaines qui se mettent à la fabrication du tissu wax. Pourtant, elles ne détrônent pas encore les grandes productions hollandaises. A côté du wax hollandais et du wax africain, il y a également les produits chinois. Certes, ceux-ci n’ont pas la qualité traditionnelle avec l’impression cirée sur les deux faces, mais ce sont les moins chers du marché.